Egypte: Les NTIC au service des opprimés

En suivant avec intérêt (et compassion) les tumultes de ces derniers temps, en Tunisie et en Egypte, ainsi que les nombreux débats et questions suscités, on est amené à se poser plusieurs questions sur l’agenda et la temporalité de ces manifs populaires. Pourquoi a-t-il fallu plus de trente ans pour voir des soulèvements contre des régimes de dictature dans nos pays arabes ?

Dans le cas de l’Egypte, pourquoi le peuple d’un pays, qui a plus de 6000 ans d’histoire et de civilisation, est-il resté servile durant plus de trois décennies?

Comment un seul homme a-t-il pu tenir seul les rênes de l’Etat, malgré l’existence, dans le pays du Nil, de grands hommes politiques,  de grands écrivains, de grands journalistes, d’intellects, de savants, de prix Nobel...? Pourquoi tous n’ont-ils rien pu faire ?

La réponse, selon moi, réside dans le sentiment de peur, ce sentiment qu’on ressent en présence ou dans la perspective d’un éventuel danger. La peur est l’arme par excellence des tyrans qui effraient les gens pour les rendre anxieux et inquiets, afin de parvenir à leurs objectifs. La création d’un état de non-confiance mène les citoyens à l’extrême  méfiance, ce qui les empêchera d’être d’accord sur un même point de vue.

      Aujourd’hui, avec l’évolution de la technologie, ce sentiment est dissipé, grâce à la présence des chaines satellitaires qui ont permis aux opprimés d’ouvrir une fenêtre sur le monde de la démocratie.

L’internet, effectivement, via ses services facebook, twitter, e-mail, msn…, joue un rôle moteur primordial dans le changement et l’amélioration de la situation sociale que connaissent nos pays arabes. Désormais, les sujets peuvent communiquer librement et revendiquer leurs droits sans peur, ni crainte, et peuvent même organiser des manifestations et séditions à l’insu du despote.

Ce dernier, fidèle à ses habitudes, ne peut que tyranniser le peuple et agir avec barbarie, pour  étouffer les voix qui s’élèvent pour prôner la liberté, par la désactivation des services de communication et l’annulation des autorisations de la presse libre, afin de dissimuler  sa sauvagerie à l’opinion publique internationale.

L’évolution scientifique et technique a certes contribué à l’amélioration de la condition humaine, mais son exploit, à mon avis, réside dans sa participation à l’affranchissement des opprimés, par les moyens mis entre leurs mains.